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LES LOCATAIRES

L'Histoire

Nouvel An, il est minuit.
Alors que retentissent les feux d’artifices et que les fêtes battent leur plein, deux personnages sont isolés dans leurs appartements respectifs, dans lesquels l’un ne veut pas retourner, alors que le dernier rêve de s’en enfuir.
Voisins de leur histoire, ils ne se sont jamais croisés et ne se rencontreront peut-être jamais, mais tenteront, tour à tour, de repousser leur solitude, et de se dépêtrer de l’angoisse d’une vie pour rien
... alors qu’inexorablement, les nouvelles années chasseront toujours les précédentes et que paraît-il, il faut se dépêcher d’être heureux.

Parce que notre rapport au temps a toujours été source d’angoisse, ces deux personnages, sujet malgré-eux d'une émission de télévision racoleuse, tenteront, l’un avec l’autre, l’un sans l’autre, de conjurer le destin, en se penchant, avec humour et poésie, sur cette frustration permanente, inhérente à notre incapacité d’attraper le temps.

« Ça ira mieux demain », « C’était tellement mieux hier » ...
... Et si le secret, c’était de vivre « maintenant » ?

 

Mise en scène : Maud Galet-Lalande,
Textes, mise en scène et interprétation : Illia Delaigle, Maud Galet-Lalande et Hervé Urbani.
Musique : Mélanie Gerber.
Lumière : Jean-François Metten.
Construction Décor : Samir Daoulette.

 

Durée totale : 1h30 minutes environ.

 

Avec le concours de la compagnie Kalisto, (Mulhouse), du NEST - Centre Dramatique National de Thionville-Lorraine, Le Studiole - Forum IRTS de Lorraine, La Forgerie - Théâtre de Wassy, du Conseil Départemental de Moselle et la Ville de Metz.

 

 

"Depuis deux ans, c’est dingue comme je fais une phobie sur la mort. Putain, c’est incroyable."

"Et d’abord, je ne suis pas seule : j’ai le loisir de ne penser qu’à moi, parce que je n’ai pas à penser aux autres, c’est différent."

EXTRAITS MUSICAUX

EXTRAITS

Présentatrice : "Bonsoir à toutes et à tous, et bienvenue dans ce nouveau numéro de « Les Locataires : ces personnes qui dérangent », l’émission qui dissèque en direct la vie de ceux qui n’ont même pas de quoi prendre un crédit sur vingt ans. Après « ma voisine est une intermittente du spectacle » ; après « j’ai payé un loyer pendant 37 ans avant de me rendre compte qu’avec tout ce que j’ai raqué, j’aurais pu être quatre fois propriétaire », et après « ma vie après la trêve hivernale », voici tout de suite : « je souffre de solitude alors que cent vingt personnes vivent à un pas de ma porte ». Parce qu’en cette soirée de nouvelle année qui se profile, nous n’avons pas peur de renoncer aux coupes de champagnes et aux cotillons pour tendre la main aux plus démunis."  

 

[...]

 

Gilles : "Tout a commencé ce matin, vers 15 heures…Oui, bon, je suis chômeur donc je suis un peu décalé… Ouais, c’est ça, marrez-vous ! J’vais juste vous dire un truc : vaut mieux être un chômeur comme moi avec un projet d’enfer que des gens comme vous sans perspectives d’avenir…Parce que moi, j’ai un projet solide, du sérieux, j’vais pas l’dévoiler, j’suis pas du genre à me la ramener, trois mots-clés suffiront : un tabouret, un pupitre, l’Angleterre. (Un temps) J’me comprends ! …Je vois que ça vous a bien calmé ! Je continue."

 

[...]

 

Présentatrice : "Jean-Jacques Desoursins, vous êtes psychiatre à l’hôpital Marcel Grougnard, et auteur de Quand Seul rime avec Épagneul, et donc spécialiste des situations extrêmes de solitude. On a pu apercevoir, sur ces images, que le sujet semblait jeter son espoir dans de multiples tâches à accomplir plus tard…

 

Psychiatre : Oui, tout à fait, et c’est ce qu’on appelle le syndrome de procrastination à tendance névrotique, un syndrome classique qui touche les personnes isolées sans avenir et sans personnalité, qui finissent par se retrouver dans l’obligation de tromper leur médiocrité en imaginant jour après jour que leur vie de merde sera meilleure demain.

 

Présentatrice : Ces personnalités finissent-elles tout de même par réaliser leurs multiples projets?

 

Psychiatre : Bien sûr que non, car ce sont, la plupart du temps, de gros losers qui n’ont même pas le courage de décrocher leur téléphone pour appeler Allo Pizza, ne se laissant ainsi pas d’autres choix que celui de se nourrir des vieilles nouilles séchés qui collent à leur casserole depuis plus d’une semaine !" (Rires.)

 

[...]


Serge (à une femme du public) : "Oh ! Je vous vois présentement madame, que vous êtes belle, j’ai envie de faire l’amour avec vous là maintenant, devant tout le monde. … Quoi ? Ce n’est pas possible ? … Je vous assure que j’ai les pieds propres !

 

… Se prendre un râteau devant deux-cents personnes, faut bien le ressentir, là, au présent ; le savourer avec toute ta honte et toute ta solitude qui te colle bien à la peau, présentement ! C’est ça le truc ? … Ok stop !
On arrête tout ! J’ai besoin de vérifier quelque chose. Tous ensemble, on va vivre maintenant un instant présent collectif : ok, vous êtes prêt ?"

 

[...]

 

Présentatrice : (Un temps.) "Je voudrais me jeter en vous, je voudrais me fondre en vous, ne faire plus qu’un avec qui vous êtes ; car vous, vous m’aimez, n’est-ce pas ? Vous me connaissez jeune, belle… Mais vous savez, j’ai déjà 32 ans ! Oui, dites-moi que j’en fais moins… Restez, je vous en prie ! Vous êtes mon miroir, et dans vos yeux, je me vois belle… Et nous avancerons ensemble, et nous vieillirons ensemble, et je mourrai dans vos bras, et je cesserai de fuir mes semblables, et il y aura du monde toujours autour de moi ! Des dimanche qui ne seront plus une épreuve, une grande table en bois avec du soleil dans les yeux, les rires, le pot au feu en hiver, les trajets en voiture sur la route des vacances avec les discussions qui s'allongent comme les kilomètres sur l'autoroute, les anniversaire en famille, le poids d'un enfant sur mes genoux, les voix ; l'odeur de papa et maman…

Papa ; maman… "

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